Saint Bonnet de Mure, hier et aujourd'hui

Les traces de l'Antiquité

Il faut remonter jusqu'à l'Antiquité pour trouver les origines de Saint Bonnet de Mure. Le site de la commune semble en effet avoir été occupé depuis des temps très lointains. Des tombes païennes ont été retrouvées sur la colline morainique, attestant qu'une communauté y vivait déjà avant l'ère chrétienne. Plus tard, un village se constitua peu à peu, plus au nord (près de l'actuelle route nationale 6), sans doute grâce au passage de la voie romaine qui reliait alors les provinces alpines à Lugdunum, la capitale des Gaules.

Les origines du Pays de Velin

Le Velin est un très ancien territoire dont l'entité remonte aux Celtes. Les Allobroges soumis par les Romains dès 121 avant JC ne se confondaient pas avec les Vellani, habitants de ce vieux pays de Velin dont les origines pourraient se rechercher du côté du Valais suisse et pourraient s'apparenter aux Vellaves du Puy-en-Velay. Le Velin va perdurer jusqu'à la fin du Moyen Age avec les toponymes de Béchevelin, Saint-Priest-en-Velin, Saint-Laurent-en-Velin, mais aussi Saint-Bonnet-en-Velin. Saint Bonnet en Velin

Dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, le futur Saint Bonnet de Mure, ainsi que toute la région dite "d'Outre Rhône", fut intégré progressivement au territoire de la colonie romaine. Après l'effondrement de l'Empire Romain d'Occident en 476, ce grand territoire allait former le Pays de Velin. Après le partage de l'Empire de Charlemagne, le Pays de Velin devint terre de l'Empire Romain Germanique, alors que Lyon était rattaché au Royaume de France. Saint Bonnet en Velin (le nom de la commune tout au long du Moyen Age) et la plupart des villages du Velin entrèrent alors dans le petit royaume des Sires de Chandieu ; la paroisse de Saint-Bonnet, quant à elle, dépendait de l'archiprêtré de Meyzieu (Diocèse de Lyon).

En 1310, le village devint propriété des Comtes de Savoie. Suite aux conflits opposant la maison de Savoie et le Dauphiné, le Velin passa sous l'autorité du Dauphin Jean II et Saint Bonnet en Velin releva alors de Saint Laurent où Jean II érigea un puissant château symbolisant son pouvoir sur la région. A cette occasion, le Velin acquit libertés, franchises et privilèges auprès du Dauphin que le rattachement du Dauphiné au Royaume de France en 1349 ne changea pas.

La naissance de la commune de St Bonnet de Mure

Se développant tout au long du Moyen Age, la future commune de Saint Bonnet de Mure est composée en fait de deux bourgs : Saint Bonnet, en haut de la colline, et Mure, situé au pied de la colline, le long de l'ancienne voie romaine. Le lien entre ces deux entités était constitué par l'église situé à situé à mi-côte entre les deux agglomérations.

Sous la Révolution française, les noms des Saints sont bannis. Saint Bonnet, Saint Laurent et Grenay, en quelque sorte les villages de la morraine, furent associés pour former une seule et unique commune, "Mures la Fontaine", chef-lieu d'un éphémère canton supprimé dès 1801

Saint Bonnet ayant retrouvé son autonomie, ce n'est pourtant qu'en 1845 que l'usage s'impose en faveur du nom "Saint-Bonet-de-Mures". Mais le "s" de Mures se perd peu à peu et les "n" de Saint-Bonnet s'installent dans l'usage. d'où l'orthographe actuelle, alors qu'i faudrait écrire : Saint-Bonet-de-Mures.

Enfin, la commune avait trouvé son nom : l'intégration entre le haut de la colline, Saint-Bonnet, et le bas, le domaine des Mures, avait réussi.

L'affirmation d'une identité

Commune rurale vouée à la polyculture, la commune affirme cette identité tout au long du XIXème. Mais, tout comme un grand nombre de communes situées en grande périphérie de Lyon, Saint Bonnet de Mure trouvait dans le tissage de la soie à domicile un complément nécessaire à ses activités rurales. Une vaste magnanerie était exploité dans une terre du domaine des Mures par le comte de Saint-Priest.

Le début du Second Empire marqua le déclin ininterrompu de la commune jusqu'en 1931, le point le plus bas d'un désastreux déclin démographique se situant en 1921, avec seulement 616 habitants. Mais depuis les années 60, la tendance s'est fortement inversée. Les traditions d'accueil et de convivialité ont à nouveau pu s'exprimer vis-à-vis des nouveaux murois, chaque année plus nombreux depuis. Les chiffres parlent : 650 habitants en 1936, 1282 en 1968, 4500 en 1988, plus de 5000 en 1994...

Le Patois

Le patois parlé jadis à Saint Bonnet de Mure est issu du Franco-Provençal. Nous en reproduisons quelques phrases et leur traduction :

La Fontena dou Plaûtre de Mur / La Fontaine du Plastre de Mures
Plaûtre di "emplastrum" ke diri in espôce destinâ a to e mon'de don villadze ressemblam a "forum" ou "agora" de dimenschon adaptâ a la populaschon. Le Plaûtre de Mur è tinendrr'â ou se treuve d'aig' a pé te le mondeu ke se alimentâ Sin Leurran é Sin Bone. Sta fontenâ é a tô bian uni entre le du villadze ki on to dû volu gardâ le nion auzordui.

Plastre dérive d'"emplastrum" qui désigne un espace destiné à la vie publique d'un village, comparable au forum ou à l'agora, de dimension adaptée à la population. Le plastre de Mures est un lieu où se trouve le seul point d'eau public à l'usage des deux villages de Saint-Laurent et de Saint-Bonnet. Cette fontaine est un trait d'union entre les deux villages qui ont tous les deux tenus à en porter le nom aujord'hui...


Infos tirées du site de St Bonnet de Mure : http://www.saintbonnetdemure.com/index.php

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