L' Hôpital de la Charité

 

par Marc ROCHET

un Gone motivé par la découverte de deux ancêtres qui étaient passés par la Charité,

passionné de généalogie et de l'histoire de sa ville.

 

récit non exhaustif tiré de ses notes de lecture et envoyé sur la liste de généalogie "genrhoneloire"

(mis en ligne et en image par mes soins)

 

la charité avant 1666

 

1 - L' Hôpital de la Charité : Un lieu disparu.
2 - Naissance de l' Aumône Générale : origines de la Charité.
3 - L' Administration de l'Aumône Générale : Les Recteurs.
4 - Les assistés par hospitalisation: Les enfants.
5 - Les autres assistés par hospitalisation.
6 - Les assistés par distribution de secours.
7 - Le personnel et les bienfaiteurs.

Bibliographie

Où obtenir des Informations

                    
Le clocher

1 - La Charité : un lieu disparu
 

Depuis 1666, se dresse à Lyon, entre la Place Bellecour et le Rhône un magnifique clocher sur lequel nous pouvons lire cette inscription :

"Ici s'élevait l'Hôpital de la Charité dont la première pierre fut posée en 1617 et qui servit de modèle à de nombreux hôpitaux.

Il fut édifié par l'aumône générale fondée en 1533 grâce à la générosité publique pour venir en aide aux lyonnais dans la détresse."

C'est là tout ce qui nous reste de l'Hôpital de la Charité et les Lyonnais doivent s'estimer heureux que le magnifique clocher construit d'après un croquis du Bernin passant par Lyon pour regagner l'Italie, n'ait pas subi le sort de l'hôpital !

Ce "Nouveau Clocher" pour un hôpital, vieux déjà de 50 ans, avait été demandé par les échevins et les recteurs afin qu'il soit en harmonie avec l'église de Notre Dame de la Charité dont le clocheton s'était écroulé en 1647. Il est l'œuvre du Maître Maçon Jacques Abraham dit "la liberté".

Quant à l'hôpital lui-même il était né de la nécessité de rassembler en un seul bâtiment  les divers services de l'Aumône Générale dispersés jusqu'alors en divers endroits de la ville dans des bâtiments vétustes et dépassés.

Après bien des recherches, on s'arrêta sur le choix d'un vaste terrain (21 bicherées soit environ 3 hectares) situé sur le territoire de Saint Hélène, en bordure du Rhône, séparé de l'Hôtel Dieu par la place Bellecour.

Le 3 décembre 1615, les recteurs prennent officiellement  possession de l'emplacement  sur lequel le père Martellange, architecte de la Compagnie de Jésus, édifiera notre hôpital.

La construction sera achevée en 1633. Elle se présentait sous l'aspect d'un grand rectangle comprenant quatorze corps de bâtiments,  et neuf cours intérieures. La façade principale s'étendait le long du Rhône, faisant pendant à l'Hôtel-Dieu.

Trois siècle plus tard, en 1934, la Charité disparaissait et de nombreux lyonnais déplorèrent la démolition du vieil hôpital. "Ils aimaient le charme paisible de ses cloîtres aux grilles ouvragées, de ses galeries superposées, le calme tranquille de ses cours…"

 

2 - Naissance de l' Aumône Générale : origines de la Charité.

Pour bien parler de la Charité, il faut d'abord parler de l'Aumône Générale qui fut pendant des siècles le grand organisme de l'assistance des pauvres, ancêtre de l' Assistance Publique à Lyon.

Naissance de l'Aumône Générale.

En 1529 il y eut une grande sècheresse qui provoqua la grande "rebeine" (révolte) du 25 avril.

En 1530 la sècheresse se doubla d'une épidémie de peste.

En 1531 la famine menace la ville.

De tous côtés, par terre et surtout par eau, une multitude affamée gagne Lyon, attirée par la proverbiale bienfaisance de ses habitants.

La charité privée ne peut plus faire place.

Le Consulat organise alors les secours et l'aide avec la participation du clergé, des chapitres, des étrangers résidants  dans la ville, des donateurs particuliers.

Tous les malheureux sont répartis en six lieux : Cordeliers, Jacobins, Commanderie St Georges, l' hôpital de la Chanal pour les lyonnais et des cabanes construites sur les prés d'Ainay pour  les étrangers.

Ainsi en 1531 l'œuvre temporaire de l'aumône nourrit pendant 52 jours 5.056 individus.

Se pose alors la question de la pérennité de l'Aumône.

Le 18 janvier 1533 lors de la grande assemblée tenue à Saint Bonaventure, son grand animateur, Jean BROQUIN, marchand de Lyon et trésorier de l'aumône provisoire, présente son projet et expose le plan complet d'une Aumône Générale permanente.

Son plan se divise en trois points :

- Ordonnance pour nourrir les pauvres

- Ordonnance des Commis : 8 personnages notables choisis pour la "revisitation" des pauvres

- Ordonnance de la quête pour subvenir aux besoins.

 Le 25 janvier les statuts proposés par Jean Broquin sont approuvés à l'unanimité.

Tous les mendiants valides seront employés aux fossés de St Sébastien (construction des remparts de la ville en haut des pentes de la Croix-Rousse) où ils seront nourris et travailleront.

La mendicité est interdite.

Le 4 mai 1533 l'Aumône Générale entre en action.

Le texte fondateur de l'Aumône Générale.

Pour illustrer et étoffer ce que je viens d'écrire, il me semble intéressant de vous communiquer  maintenant les statuts primitifs de l'Aumône Générale instituée en 1533.

Vous verrez que toutes les autorités et tous les nantis de la ville sont réquisitionnés pour le secours des pauvres et des affamés selon un modèle d'organisation très élaboré. Ce témoignage datant de près de cinq siècle donne à réfléchir !

Rédigés et proposés par Jean BROQUIN, bourgeois de Lyon qui fut trésorier de l'Aumône en 1535, ces statuts ont été transcrits par A. CROZE dans la Revue d' Histoire de Lyon  XIII - 21  p. 364 et suivantes. La langue est d'époque et il faut faire un petit effort pour entrer dans le sens général. Bonne lecture !

 

Le texte fondateur de l'Aumône Générale.

Pour illustrer et étoffer ce que je notais dans mon dernier message, il me semble intéressant de vous communiquer  maintenant les statuts primitifs de l'Aumône Générale instituée en 1533.
Vous verrez que toutes les autorités et tous les nantis de la ville sont réquisitionnés pour le secours des pauvres et des affamés selon un modèle d'organisation très élaboré. Ce témoignage datant de près de cinq siècle donne à réfléchir !
Rédigés et proposés par Jean BROQUIN, bourgeois de Lyon qui fut trésorier de l'Aumône en 1535, ces statuts ont été transcrits par A. CROZE dans la Revue d' Histoire de Lyon  XIII - 21  p. 364 et
suivantes. La langue est d'époque et il faut faire un petit effort pour entrer dans le sens général. Bonne lecture !

18 janvier 1533
"Au nom de dieu, Amen.
Sachent tous que a l'assemblée faicte au couvent des Cordeliers de Sainct Bonaventure a Lion que fust le XVIII° jour de janvier mil cinq cens trente troys a la rediction des comptes de l'Aulmosne generale faicte l'année mil V° XXXI, pour ce que par l'arrest d'iceux comptes se trouve de deniers bons, et qu'il y a présentement grand nombre de pouvres tant malades que valides, petitz enfans cryans et huant de faim et de froid, nuyt et jour par la ville, faisant ung merveilleux enuy par les esglises, à la confusion crevecueur et scandalle, et perturbant la devocion du peuple, et qui pouvoit estre cause en partie de la peste, laquelle pulluloit annuellement en ladicte ville : pour ces causes et plusieurs autres fust proposé par ladicte assemblée de mectre ordre ausdicts pauvres suyvant la forme dernierement observée à Paris, et pour ce faire fust mys en avant de la part de Jehan BROQUIN certains articles pour l'introyte et forme d'icelle desquelz la teneur s'ensuyt :

L'Ordonnance pour nourrir les pouvres affin qu'ilz naillent plus parmy la ville et pour evicter le danger de tant de pouvre filles qui sont gastées et tant de pouvres petitz enfans qui sont perdus et gastés par
faulte de conduicte
   Premierement que tous les petits enfans orphelins qui ne savent où se retirer seront tous mys à la Chanal et là seront faitz deus regens ou ung lesquelz leur apprendront leur créance; et quant lesdictz enfans auront de huict à neuf ans fauldra trouver moyenpar aumosne ou autrement les mectre de mestier qu'ilz voudront estre.
   Plus, touchant les filles orphelines l'on les mectra à Sainte Catherine et là seront semblablement mys une, deux ou troys femmes vefves, lesquelles regenteront les dictes filles et aussi leur apprendront quant elles seront de l'asge de cinq a six ans, a couldre et filler, affin qu'elles ne demeurent oysives; et quant quelque bourgeoise de la ville en aura a faire de quelcune pour servante, elle la pourra aller prendre la dedans.
   Plus, touchant les pouvres gens maladifz et lequelz ne pourront gaigner leurs vies et qu'ilz ne scavent où aller coucher, qu'ilz soient mys au grand hospital.
   Plus des pouvres mesnagiers et gens de mestier lesquels auront grosse charge d'enfans et que leur dict mestier ne peult satisfaire à les nourrir : par quoi sont contrainctz mendier par la ville leurs enfans?
Sera faicte revisitation sur les lieux et veoir la qualité de quoy ilz se meslent et avoir regard combien d'enfans ilz ont a nourrir, et à leur mestiers et leurs femmes, et sellon que l'on verra qu'il sera trop
chargé desdictz enfants, l'on leur fera ung taux par chacune semaine; Et sera advisé à chacune aulmosne combien ung homme peult manger le jour; et semble que s'est assez d'une livre et demye pain et ung liard pour avoir de la pictance; et de ce on fera registre par les commis et depputtez, et le tout bien advisé sera le meilleur de faire ladicte aulmosne en pain et argent.
   Plus fauldra adviser de faire faire cryes et mandemens exprès que tous hommes et femmes sains et lesquelz pourront gagner leurs vies se déllibèrent de la gagner ou absenter la ville; et s'ils advenoit qu'il
y eust quelques femme que ne sceust où aller ou se retirer et qu'elle se trouvast chargée d'enfans, en ce cas il fault qu'elle meyne ses dictz enfants ausdictz lieux deputez et qu'elle voyse gagner sa vie,
pourveu qu'elle soit de la ville ou si elle n'est de la ville, fault qu'elle s'en aille hors de la ville, et s'en retourne d'ou elle est.
Plus fault faire que tous pouvres passans estrangiers lesquelz ne pourront gaigner leurs vies en ceste ville qu'ilz n'aient à séjourner en ladicte ville après leur avoir esté faicte l'aulmosne par icelluy
qui a ce sera dépputé; et en après s'ilz se trouvent mendier par la ville il en sera faicte justice.
   Plus semble qui sera pour le meilleur de faire lesdictes aulmosnes en pain et argent comme aux pouvres mesnagiers lesqulz prendront par sepmaine, et aussi aux passans, par ce qu'il sera plus aisé à ceux qui feront ladicte distribution; et touchant de la Chanal et Saincte Catherine il leur conviendra faire cuyre pain et potaige audit lieu et semble qu'il ne leur fauldra point donner à boyre du vin pour l'espargner de les tenir vestuz et habillez.
Et quant à ceulz qui pourront travailler, l'on les mectra et fera encainer aux foussés pour travailler au pain et à l'eau, et s'ilz ne veullent la demeurer, il les fauldra chasser hors la ville, et pour ce faire y aura gens commis.

Ordonnance des commis.

   Premièrement fauldra faire et eslire huict personnages notables de la ville, quatre de çà et quatre de là : lesquelz auront charge d'aller faire la revisitacion de ceulx qui se viendront plaindre disans qu'ilz
ne peulvent gaigner leurs vies, ne aussi de leurs enfans, comme deja esté dit par cy-devant. Lesquelz commis et faisans ladicte revisitacion prendront leurs procains voysins et apparans pour veriffier leur
pouvreté, pour qu'ilz ne facent frauldre ou que de telz mesnagiers ne voulussent prendre aulcuns autres enfans estrangiers pour monstrer estre plus chargez qu'ilz ne sont poiuravoir plus grosse portion
d'aumolne. Lesquelz avoir veu leur pouvreté et charge sellon leur advis ordonneront leur estre baillé pour porter au trésorier tel qui sera esleu et nomé pour les mectre par écrit.
   Plus fauldra depputer et commectre par lesdits commis tant hommes que femmes, sellon leur quartier, lesquelz seront tenus et tenues porter tasses par les parroisses pour demander l'aulmosne pour lesdicts pouvres; et semblablement soy soigner par les logis quant ils arriveront quelques seigneurs et marchans, pour leur demander l'aulmosne pour substanter  lesdicts pouvres.
   Plus seront tenuz lesdicts commis et depputez soliciter tous les prescheurs de ladicte ville peschans publiquement de prescher et avoir pour recommande ladicte aulmone.
Plus soit advisé que lesdicts huict commis et depputez se prendront garde et soing de ceulx qui feront ladicte aulmosne, pour scavoir si elle diminuera ou croitra de gens; car selon la diminuacion ou
augmentacion, il fauldra qu'on y ait regard tant a ladicte augmentacion que diminuacion; et pour ce faire, ilz seront tenus le rapporter au bureau.
   Plus lesd, huict commis seront tenuz asscavoir ceulx qui seront du quartier de la Chanal, tous les dimanches soy trouver au bureau et aultres jours quant ilz seront mandez là où il sera ordonné pour tenir compte de la despance et recepte faicte par eulx au trésorier par descharge pour scavoir par le menu comme il en va, touchant la norriture desdicts pouvres en leur quartier, et pour les autres
affaires qui occureront pour le temps.
Et si par adventure lesdicts quatre commis ne se pouvoient trouver audit bureau pour deschiffrer et calculler ladicte despance, en ce cas seront tenuz soy trouver deux à tout le moings.
Semblablement seront tenuz les autres quatre commis du cousté Saincte Catherine faire comme dessus.
Item fauldra depputer les lieux et places pour tenir ledit Bureau affin que l'on sache où lesd. commis tresorier et autres à de depputez se devront trouver.
   Plus sera advisé de faire et eslire ung trésorier général par les mains duquel les deniers de ceste aulmosne passeront lequel sera tenu tenir compte tant des receptes que mises et ne livrera ne baillera
aucuns deniers qu'il ne soit par descharge, soit-il recepte que mise, à celle fin que ceulx qui feront l'office tant de recepte que mise ne leur soit impropéré (reproché) aucun larrecin ou pillerie pour oster
tout escrupulle des gens mequanicques et peuple de ladicte aulmosne.
Item ledit trésorier ainsi esleu et commis sera tenu soy trouver chacun dimanche et autres jours quant il sera mandé audit bureau, et si par adventure ledit trésorier par indisposicion de sa personne ou autrement il estoit empesche ce dimanche et qu'il ne peult y vacquer, lors sera tenu le faire scavoir ausdits commis.
Item aussi sera advisé que Dieu aydant si ceste présente aulmosne peult durer tous les ans l'on changera quatre desdits commis et depputez, asscavoir deux de ça et deux de là, ensemble du Trésorier.

Ordonnance de la Queste

   Premièrement fauldra prier et supplier tous Messgrs du clergé de ceste ville de Lion de faire leur assemblée et entre eulx de leurs grâces soy coctiser chacun endroit soy ce que leur bon advis sera de
donner chascune sepmaine d'icy à la Sainct Jehan prochaine venant pour la norriture des pouvres et de n ous en rendre un bref response pour affin de y mectre prompte provision; et si en ceilz veullent comprandre Monsr l'Archevesque avec eulx ou non, et la où led Sr ne se voudroit charger l'on tâchera d'ailleurs de le supplier et faire contribuer.
   Item fauldra scavoir des notables bourgeoys et marchans de la ville leur bon vouloir et sans estre contrainctz, combien ilz vouldroient donner par chacune sepmaine d'issi à la Sainct Jehan prochaine pour la nourriture desds pouvres; et semble que sera pour le meilleur de faire a la mode de Paris : s'est que l'on feist faire des boyetes fermans a clef lesquelles seront portées par la ville, par deux commis ung de ça et l'autre de là, chacun pour ung mois tant seullement; et que à la fin de leur moys ilz seront tenuz porter leur boyete et l'argent au trésorier général en lui baillant par compte; lequel trésorier sera tenu leur en bailler quictance et descharge et après que leur descharge seront tenuz porter leur dicte descharge à ung des commis à la dicte aulmosne, pour apres la bailler audit trésorier, pour lui en faire tenir compte; et iceulz ayans lesd. Boyetes, leur dit moys escheu et avoir baillé leur dicte descharge seront tenuz bailler et délivrer leur dicte boyete chacun endroit soy à son plus prochain voysin a ce ydoine et souffisant,, au reffus desquelz seront tenuz les venir notiffier et signiffier ausd. commis pour y mectre ordre tel qui sera advisé.
  Item semblablement seront esleues des femmes notables de ça et de là, lesquelles porteront chacune une tasse parmy les esglises de la dicte ville pour prier les gens à faire leur aulmosne ausd. Pouvres; et
semble que chascune au bout du moys baillast au plus prochain personnage tenant  l'une desdictes boyctes sellon le quartier dou il sera l'argent qui sera prouvenu à sa tasse ou plat; et ne peult estre qu'il ne se retire argent durant les foires des marchands estrangiers, ou mectre plotz à chacune esglize.
   Plus fauldra que Messrs les allemans, florentins, lucquoys et autres nations estranges, chacune nation en droit soy commectent et eslisent ung de leur langue pour faire ladicte queste tous les moys, lequelz seront tenuz comme dessus est dict, et leur plaira faire scavoir ce qu'ilz vouldront fornir par chacune sepmaine d'ici à la Sainct Jehan prochaine.
   Item plus fauldra regarder et ordonner que pour le commancement de la dicte aulmosne, il fauldra faire beaucoup de fraitz, tant meubles que autres victailles pour faire la provision d'iceulz hospitaulx et
aulmosne  parquoy fauldra prier ceux qui auront devocion à icelle aulmosne et hopitaulx qu'il avancent le plus qu'ilz pourront pour survenir ausd. despenses et fraitz.
   Item plus que l'on pourra adjouster ou diminuer ces présens articles, ainsi qu'il sera advisé.
Pour lesquelz veoir fust assigné la dicte assemblée à eulx trouver audit lieu le dimanche suyvant et cependant furent communiquez lesdits articles à Messrs les Doyen et Chappitre de la grande esglise et autres du clergé, à Messrs les gens du Roy, à Messrs les conseillers de la ville et communauté, à Messrs des nations tant florentins, lucquoys que allemans."



3 - L' Administration de l'Aumône Générale : Les Recteurs.

 

Au début 8 commis et un trésorier furent choisis pour administrer l'Aumône Générale.

En effet si le consulat lyonnais avait la direction morale de l'institution, la charge effective devait en être confiée à une administration indépendante.

Ces notables prirent très vite le nom de Recteurs.

En 1549 il y en eut 12, en 1573, 16, puis 17 et 18 jusqu'à la révolution.

La fonction de Recteur était tout sauf une sinécure.

Elle était exercée gratuitement et devenait obligatoire pour deux ans dès lors que l'on était nommé. Il fallait des motifs vraiment très sérieux pour en être exempt.

Au bout de deux ans, chaque Recteur sortant remettait une liste de trois noms de notables aptes à le remplacer. Le conseil faisait alors son choix qui était soumis au Consulat et nommait les nouveaux Recteurs.

 

Les Recteurs étaient tenus de faire des avances d'argent sans intérêt et, à leur départ, ils devaient aussi faire un "Don de sortie" souvent équivalent à l'argent qu'il avaient avancé !  Aussi étaient-ils choisis parmi les marchands les plus en vue et fortunés  de la ville.

Ils se réunissaient en bureau tous les dimanches et tous les mercredis.

Chaque jour, ils visitaient les salles, les appartements, les resserres et les ateliers, encourageant ou reprenant le personnel.

Ils surveillaient les comptes, veillaient aux achats et aux dépenses.

 

La seule contrepartie de ce dévouement et le principal avantage dont bénéficiaient les Recteurs était que leur charge conduisait à l'Echevinage et, par là, à l'anoblissement héréditaire.

Certes la recherche des honneurs pouvait être une motivation, mais il faut noter que nombre de ces personnages respectés sortirent ruinés de leur charge et durent émarger aux aumônes secrètes.

 

Chaque Recteur avait une fonction bien précise, nous voyons :

 - Le Chanoine comte de Lyon qui préside le Bureau ou assemblée des Recteurs.

 - L' Officier du Roi, chargé de faire rentrer les perceptions auxquelles l'hôpital a droit sur les octrois et veille à l'exécution des lettre patentes du Roi en faveur de la Charité.

 - L' Avocat qui est le conseiller juridique et défend l'établissement dans toutes les affaires litigieuses.

 - L' ex-consul qui gère les propriétés et veille à l'entretien des locaux hospitaliers. En outre il est chargé de distribuer les aumônes secrètes.

 - Le Trésorier qui gère les sommes qui lui sont confiées, veille à leur répartition mais aussi les complète sur ses biens lorsqu'elles sont insuffisantes.

 - Le Recteur chargé des blés, moulins, farines et fours.

 - Le Recteur chargé de la boucherie, des bois, charbons et autres provisions.

 - Le Recteur du vin .

 - Le Recteur de la garde robe.

 - Le Recteur de la cordonnerie.

 - Le Recteur chargé de la lingerie.

 - Le Recteur de la soie, chargé des ateliers dans lesquels sont occupés les pensionnaires de l'hôpital comme nous le verrons.

 - Le Recteur de la chirurgie et de la pharmacie.

 - Le Recteur chargé de la sacristie, le culte était très important à l'hôpital.

 

Tous portaient la perruque. Le Chanoine Comte, l'Officier du Roi, l'Avocat et l'Ex-Consul portaient le costume de leur dignité, les autres Recteurs, l' habit noir et le manteau court.



4 - Les assistés par hospitalisation: Les enfants.

1: LES ENFANTS : Jusqu'à la Révolution on dénombre 6 Communautés bien distinctes d'enfants : 3 de garçons et trois de filles.

A. Les Adoptifs

- Les Garçons de la CHANAL (transférés à la Charité en 1636)

L'Hôpital était plaçé entre le quai Pierre-Scize et le chemin de la Chana.
C'était la propriété des chanoines de St Paul qui mettent à disposition une partie des bâtiments du rez de chaussée pour l'hospitalisation des orphelins et, jusqu'en 1591 les enfants légitimes que leurs parents ne
pouvaient nourrir.
En 1534 on renvoie à l'Hôtel-Dieu les enfants trop jeunes en attendant qu'ils aient 7 ans pour être reçus à l'Aumône.
A la Chanal "les fils orphelins sont tous logés et recueillis et là sont nourris, entretenus, chaussés et vêtus à la discrétion des Recteurs et instruits par leur maître d'école, et tout ainsi que méritent pauvres petits enfants" (la police de l'Aumône).
Il était d'usage chez les Bourgeois de la citée de demander aux funérailles des leurs l'assistance des pauvres orphelins "parce que les prières des pauvres et des innocents agréent à la divine Majesté et
donne grâce aux morts".
Ils étaient alors vêtus aux frais de la famille du défunt de draps mortuaires.
Cette assistance procurait à l'Aumône d'importantes ressources.
En 1581 le bureau fixe un tarif : 4 écus pour 12 enfants et 6 torches, 8 écus pour 24 enfants et 12 torches.
On cherche surtout à doter les garçons d'un gagne pain.
Si quelques-uns  sont adoptés par de riches citoyens et d'autres placés comme domestiques ou comme novices dans les couvents, la plupart sont mis en apprentissage chez des fabricants de la ville : teinturiers,
fondeurs, faiseurs de poponnes (poupées) épingliers, tireurs d'or…
Les recteurs font la visite des apprentis pour se rendre compte de la façon dont ils sont soignés et "endoctrinés".
En 1605 l'âge de l'apprentissage devient 15 ans.
En 1636 les enfants de la Chanal sont transférés à la charité, mais conservent leur dénomination jusqu'à la Révolution.

- Les Filles de Ste CATHERINE (transférées à la Charité en 1629)

L'hôpital de Ste Catherine était situé aux Terreaux près des fossés de la Lanterne.
Il fut mis à la disposition des filles adoptives par les Echevins et en 1580 l'Aumône en devient propriétaire.
Les filles de Ste Catherine sont plus sévèrement gardées que les garçons de la Chanal.
On cherche à en faire de bonnes ménagères; on les place comme servantes chez des particuliers aisés.
Plus tard on les emploie dans des ateliers de dévidage de soie que l'Aumône, à l'inspiration de Turquet, a créés dans divers quartiers et à Ste Catherine. (Etienne TURQUET, vers 1495 -vers1560, Marchand
piémontais qui contribua à fonder la soierie lyonnaise, il fut trésorier de l'Aumône générale…)
Un autre atelier est établi à l'Hôtel-Dieu pour les filles trop jeunes pour être à Ste Catherine.
Mais la plupart des filles entraient comme chambrière chez les bourgeois de bonne moralité.
Leurs gages étaient remis à l'Aumône pour être comptés à chacune d'elles lors de leur mariage ou de leur majorité.
En 1627 le Bureau de l'Aumône avait décidé que les adoptives seraient transférées le lendemain de la Ste Catherine dans les nouveaux bâtiments de l'Hôpital de la Charité… en réalité le transfert n'eut lieu que le 11 mars 1629.

B. Les enfants trouvés ou exposés :  (petits garçons et filles Thérèses)

D'après le règlement de 1605 :
"Aucuns bastards et illégitimes ne penvent être receuz et adoptés en ladicte Aumosne, en détestation du péché de leur progénitures et pour l'exemple de ne les mesler avec les légitimes et nés de loyal mariage".

D'après le règlement de 1614 :
Les enfants orphelins élevés à l'Hôtel-Dieu sont remis, à l'age de 7 ans, à l'Aumône,"et quant aux autres enfants qui seront receus audit hospital du Pont du Rosne, ils y seront nourris et élevéz jusques à ce qu'ils soient capables de travailler et servir; et dès lors ils seront remis à Maistres par les Recteurs dudict hôpital, comme il est de coutume; et au cas que les enfants mis à Maistres par les recteurs dudict hôpital vinssent à mendier en quittant leurs maistres, ils seront receus audict hopital des enfermez" c'est à dire à l'höpital St Laurent où les recteur enfermaient les mendiants.

Le 26 novembre 1626 un nouveau traité avec l'Hôtel-Dieu spécifie que les enfants exposés seront après l'âge de 7 ans, admis à l'Hôpital de la Charité (qui venait d'être construit) pour y être nourris comme les autres.
Dès lors, à côté des garçons de la Chanal et des filles de Ste Catherine, il y aura 2 autres communautés : les "petits garçons" et les "filles Thérèses" qui fonctionneront comme les autres mais sans bénéficier des avantages de l'adoption.
Je n'ai toujours pas trouvé le pourquoi de l'appellation "filles Thérèses"…

C. Les enfants délaissés : (petits passants et petites passantes)

Il s'agit des enfants que leurs parents ont abandonnés en temps de misère quitte à les reprendre en cas d'amélioration de leur situation et aussi des enfants de 7 à 12 ans présentés au Bureau en conséquence des procès verbaux des officiers de quartier établissant que leurs père et mère ont disparu après les avoir délaissés.
Ces enfant "petits passants" sont censés  n'être que momentanément à l'Hôtel-Dieu ou à la Charité.
On ne les mettait donc pas en apprentissage et ils attendaient que l'on pût découvrir leurs parents à qui ils devaient être rendus.En, 1680 ils sont réunis au corps des "petits garçons" et "filles Thérèses"…
En 1740 on revient aux deux communautés séparées. Un registre spécial est tenu pour leur réception.
En 1769 on les réunit à nouveau, mais ils gardent leur costume respectif.


N-B :   En dessous de 7 ans, tous les enfants sont reçus à l'Hôtel Dieu, qu'ils soient légitimes ou   abandonnés-exposés.
Les abandonnés et les exposés, après enquête et recherches négatives sont reçus à l'Hôtel-Dieu puis placés à la campagne et élevés aux frais de l'hôpital jusqu'à l'âge de 6 ans.
A cet âge ils reviennent à l'H-D jusqu'au moment de leur remise à la Charité entre 6 ans 7 mois et 7 ans…
A partir du 1° octobre 1783 et en exécution de l'arrêt du Conseil d'Etat du 18 septembre précédent; tout le service des enfants fut transféré à la Charité.
 

D. La vie des enfants à la Charité

Les 6 communautés d'enfants vivent séparément  : Il y a 6 bâtiments distincts, 6 costumes différents, 6 règlements particuliers.

En 1722 on compte 985 enfants à la Charité :
69 orphelins de la Chanal,
174 Catherines (dont 36 infirmes)
215 Petits Garçons (dont 10 infirmes)
410 Thérèses (dont 60 infirmes)
32 Passants,
85 Passantes.

Les orphelins légitimes sont adoptés, les autres sont simplement assistés.
Les garçons légitimes entrent en apprentissage à 14 ans et sont dirigés vers des métiers nécessitant de longues et coûteuses années d'initiation durant lesquelles la Charité subvient à leurs besoins. On en fait des maîtres des professions les plus relevées : Relieurs, imprimeurs, ciseleurs, doreurs d'épées, musicien, chirurgien, ecclésiastiques…
Les garçons illégitimes entrent en apprentissage à 12 ans et dans les métiers le plus durs et les plus ordinaires.
Les petits passants ne sont jamais mis en apprentissage.
Les garçons et filles illégitimes sont soumis à une discipline plus rude.

Règlement de 1742 :

Lever à 4 heurs 30 de Pâques à la Toussaint, 5 heures de la Toussaint à Pâques
Messe à la chapelle
Déjeuner
Travail sur place (brocher les bas, dévider la soie, filer la laine et… prière toutes les deux heures !) ou dans les manufactures. Quelques enfants, plus doués, vont étudier.
11 heures : dîner puis récréation jusqu'à midi
12 heures : travail
15 heures : goûter (pain) dans la salle de travail.
Jusqu'à 19 heures : travail et prières.
19 heures : dîner puis récréation
21 heurs : tous doivent être couchés

Beaucoup de prières en plus de la messe du matin, 18 exercices religieux !



E. Placement à la campagne.

Vers 1700 à la suite de la crise de l'industrie de la soie à cette époque, on décida d'abord que les non adoptifs seraient placés à la campagne lors de leur remise par l'Hôtel Dieu.
Les nourriciers reçoivent une pension et vêtements.
Les enfants retournent à la Charité d'abord à 10 ans puis en 1758 à 14 ans.
En 1760 les enfants adoptifs seront, eux aussi envoyés à la campagne jusqu'à 14 ans.
Seuls les enfants infirmes resteront à la Charité.
Il y a aux archives des HCL d'énormes et très lourds registres des enfants placés à la campagne que l'on vous apporte sur de solides tables roulantes…
On y trouve consignés en colonnes le N° d'inscription à la Charité, des renseignements sommaire sur l'enfant et sur ses nourriciers ainsi que les dates de visites par les recteurs et leur appréciation sur l'état
de l'enfant, le N° d'inscription à l'Hôtel Dieu, dates et désignations des vêtements donnés, dates et sommes d'argent remis annuellement aux nourriciers…
Bien sûr la mortalité de ces enfants était énorme et les registres des campagnes environnantes regorgent de leurs décès…


F. L' Adoption par l'Aumône générale  (XVII° – XVIII°)

Quelles en sont les conditions  ?
Il fallait avoir plus de 7 ans et moins de 14 ans,
Être orphelin de père et mère décédés,
Être né à Lyon et non dans les faubourgs
Être né d'un mariage légitime de parents lyonnais ou résidents à Lyon depuis 7 ans..
Au dessous de 7 ans, les enfants légitimes sont adoptés par l'Hôtel-Dieu, ensuite ils deviennent adoptifs de la Charité où ils sont transférés.

Les Recteurs se conduisaient avec leurs adoptifs comme de bons pères de famille.
Ils géraient leurs biens comme le leur, avec prudence.
Ils veillaient sur leur santé physique et morale, les corrigeaient sans ménagement de leurs défauts,
Ils pourvoyaient les garçons d'un bon métier et dotaient les filles.

En 1793, le régime de l'adoption est supprimé.
Tous les enfants ne font plus que deux communautés, l'une de garçons,  l'autre de filles et prennent le nom d' "enfants de la patrie".
 

G Les enfants abandonnés à la Charité, au XIX° siècle.

La Révolution avait porté un rude coup à l'Hôpital de la Charité.
En juillet 1792, onze nouveaux administrateurs avaient succédé aux recteurs.
L'oeuvre antérieure de la Charité est complètement détruite, les salles sont vidées de leur matériel, les malades sont couchés sur la paille sans linge ni remèdes, la contagion et l'épidémie peuvent se donner
libre cours.
En 1802 tout est réorganisé. Les deux Hôpitaux de l'Hôtel Dieu et de la Charité sont réunis sous une même administration.
Ce qui était l' Aumône Générale avec des Recteurs devient officiellement les Hospices Civils de Lyon avec des administrateurs désignés par le conseil d'administration.
7 administrateurs sont plus particulièrement chargés de l'Hospice de la Charité qui n'est plus que la partie d'un tout.
En 1802, toujours, sur les 1.087 lits de la Charité, il y a 400 lits de vieillards et en plus 65 lits d'infirmerie, 2 lits seulement d'incurables, 60 lits de filles enceintes, 364 lits d'enfants et d'infirmes au-dessus de 7 ans, 8 d'enfants en dessous de 7 ans, 46 berceaux, 12 lits pour les nourrices de passage, et 130 lits pour les
employés de l'hôpital tout cela réparti en une quinzaine de salles.

Comme à cette époque le nombre des abandons ne fait que croître le conseil des Hospices décide le 8/11/1804 l'installation du tour de la Charité pour éviter que les enfants abandonnés ne le soient n'importe où (carrefour, décombres), et "exposés à tous les accidents, aux intempéries et aux dangers de la nuit ".
Ce tour est installé rue de la Charité dans l'épaisseur du mur de clôture à l'abri du regard des passants ou des voisins. La personne qui vient exposer un enfant avertit l'employé de garde par une petite sonnette avant de disparaître dans la nuit.

En 1838 l'ouvre des enfants comptait 12.000 enfants dont 1.100 placés en ville et les autres à la campagne. Et cette ouvre engloutissait  les 4/5° du budget de la Charité.
Les enfants exposés n'arrivaient pas dans le tour seulement de la ville mais aussi des bourgs et campagnes environnantes.
Un trafic s'organise, contre de l'argent des commissionnaires se chargent du transport des nouveaux nés qui assez souvent meurent en route, étouffés dans leurs paniers, ainsi en 1833 270 enfants sur 1.905
sont trouvés morts dans le tour.
En 1842 les administrateurs durent faire surveiller le tour par des employés spécialement choisis, car on estime à 1/4 les enfants originaires d'un autre département.
Mais comme les abandons sur la voie publique ne cessent alors de s'accroître, en 1848 la surveillance du tour est supprimée. puis rétablie en 1849. le tour disparaîtra en 1858.
Déjà dès 1843 un bureau destiné à recevoir les enfants avait été créé.

Tout enfant abandonné dans le tour ou au bureau passait alors sous la tutelle de l'administration.
Le préposé qui recevait l'enfant notait soigneusement sur le registre d'inscription l'heure de l'entrée de l'enfant, son âge présumé, ses signes particuliers, les vêtements qu'il portait, le texte du billet qui était sur lui et les indications qui y étaient attachées. Ainsi l'enfant délaissé pourra être reconnu éventuellement par la suite.
Après cette inscription l'enfant était confié aux soins de la crèche.
Il reçoit une médaille où est inscrit son sexe et le numéro de son inscription.
L'enfant est alors porté à l'église de la Charité où il reçoit le baptême. La sour de la crèche est sa marraine et le frère sacristain son parrain, ils lui choisissent un nom.
Les enfants sains sont séparés des enfants malades. Les nouveaux-nés sont élevés au biberon avec du lait coupé d'eau.

En 1802 la crèche comptait 46 berceaux. Comme elle devait toujours être disponible les enfants étaient rapidement placés en dehors de l'hôpital. Ils étaient confiés à des nourrices choisies généralement dans les campagnes.
Ces nourrices étaient invitées à venir chercher elles-mêmes les enfants. Pour cela on les hébergeait à la Charité jusqu'à ce qu'elles puissent retourner dans leur pays, 12 lits étaient prévus pour elle.
Elles touchaient une gratification pour leurs frais de voyage.
Les nourrices devaient présenter un certificat de bonne vie et de bonnes moeurs délivré par le Maire et le Curé de leur commune.
Des "messagers" pouvaient aussi, avec un certificat du sous-préfet, se charger de prendre les enfants, mais certains d'entre eux se livrèrent à un double trafic, apportant de la campagne des enfants qu'ils
abandonnaient au tour de la Charité et emmenant d'autres enfants aux nourrices de leur pays. Aussi à partir de 1843, l'administration refusa de remettre les enfants aux messagers.

Les gages des nourrices apportaient des ressources complémentaires aux familles des campagnes, en 1818 ces gages étaient :

De 6 francs par mois pour un enfant de 0 à 1 an (plus 4 francs de récompense à 4, 8 et 12 mois)
De 4 francs 50 pour un enfant de 1 à 6 ans
De 3 francs pour un enfant de 6 à 9 ans
De 1 franc 50 pour un enfant de 9 à 12 ans.
Quand l'enfant a 12 ans, les parents nourriciers ne reçoivent plus rien et doivent habiller l'enfant à leurs frais car il est susceptible de leur rendre des services.
A 16 ans, le garçons comme valet de ferme et la fille comme servante reçoivent des gages.
Pour reconnaître les enfants confiés et empêcher les échanges, ils portent un collier avec leur numéro. Ce collier, pour raisons d'hygiène, sera remplacé à partir de 1843 par des boucles d'oreilles scellées.
Une fois l'an, des frères visiteurs ayant toute la confiance des administrateurs font leur tournée pour vérifier si les enfants sont bien tenus.

La loi du 5 mai 1869 remet à l'Assistance publique l'ouvre des enfants et le premier janvier 1870 les hospices remettent  le service des enfants à l'administration départementale.
La Charité est réduite alors au rôle d'hospice dépositaire pour recevoir les enfants trouvés ou abandonnés, les orphelins sans ressources, les enfants des prévenus et des condamnés.

5 - Les autres assistés par hospitalisation.

Comme nous l'avons déjà vu, les enfants n'étaient qu'une partie des assistés, il y avait aussi les mendiants et les ouvriers sans travail, les vieillards, les infirmes et les incurables, les filles enceintes, les filles publiques ou repenties, les pensionnaires payants, des enfants "vicieux", il y eut parfois des prisonniers et en temps de guerre des soldats, survolons ces catégories.

2/  Les mendiants, les ouvriers sans travail.

Le principal objectif de l'Aumône Générale était la suppression de la mendicité à Lyon.
On emploie donc tous les mendiants valides à un travail forcé :
Construction des fossés de Saint Sébastien et nettoiement des rues…
On les emprisonne dans la "tour de l'Aumône" (ancienne tour des remparts de Terreaux qui servait de prison). On leur inflige des peines corporelles…
Mais comme ces peines  ne suppriment pas la mendicité, on dut projeter d'enfermer les mendiants une fois pour toutes dans un grand bâtiment spécial. Après plusieurs lieux ce fut en 1614 les hôpitaux de St Laurent et de Gadagne.
En 1622 (du 20 au 23 juin) les pauvres sont transférés à l'hôpital de la Charité.
Mais ils durent faire de la place aux enfants, filles Catherines en 1629 et garçons de la Chanal en 1636.
Aussi dès les premières années du XVII° siècle on construisit le "Bicêtre de la Charité" pour accueillir les mendiants. Le Bicêtre sera supprimé le 1° octobre 1783 et ses occupants seront transférés à la Quarantaine par ordre royal.

3/  Les vieillards.

Au début l'Aumône a peu de souci des vieillards et ce n'est qu'au XVII° siècle qu'elle s'en préoccupe vraiment. Vers 1716 deux administrateurs sont désignés pour les diriger et l'œuvre des vieillards deviendra l'une des plus importante de l'établissement, ils formeront en 1742 plus de la moitié des effectifs de la Charité.
En 1783 ils seront transférés dans le bâtiment du Bicêtre où ils prendront la place des mendiants.
Leur règlement prévoit le levé à 4 h. 30 l'été, à 5 h. l'hiver et le couché à 8 h. du soir.
Leur emploi du temps est occupé par le travail (filer, dévider, brocher) dans leur dortoir et les allées et venues  au réfectoire et surtout à la chapelle : 5 fois le matin et 3 fois l'après midi !
Un jour de sortie par semaine est prévu : le mercredi pour les hommes et le jeudi pour les femmes.
Pour être admis il fallait avoir 70 ans et être né et domicilié à Lyon, ou y avoir résidé au moins pendant 10 ans.


4/  Les infirmes et les incurables.

Ils proviennent des communautés d'enfants…
En 1802 la Charité ne possède que 2 lits d'infirmes adultes, mais en 1817, 25 hommes et 30 femmes incurables sont transférés de l'Hôtel Dieu.


5/  Les filles enceintes.

D' abord reçues à l'Hôtel-Dieu jusqu'en novembre 1783, elles sont alors admises à la Charité.
On les reçoit 15 jours avant le terme de leur grossesse et peuvent partir 10 jours après leur accouchement.
A leur entrée, elles se présentent à l'économe qui inscrit leurs nom et adresse sur un registre secret dont il est seul dépositaire et leur remet un billet pour la salle où elle doivent se rendre. Il y a deux salles pour ces futures mères, l'une gratuite, l'autre payante. Pendant le temps qui précède l'accouchement les filles admises gratuitement s'occupe à coudre et à filer…
Le règlement de 1853 n'admettra que les filles mères nées dans le département du Rhône ou y résidant depuis un an, les autres, de l'Ain, de la Loire, du Jura et de l'Isère, qui fournissaient 1/4 des effectifs
ne sont plus admises.
Le moment venu, les futures mères passent dans le "cabinet d'accouchement" où les sœurs s'occupent d'elles, en cas de besoin, on appelle un chirurgien.
Toutes les précautions sont prises pour conserver aux filles le secret le plus absolu, mais les conditions d'hygiène sont précaires.
A partir de 1871, le service de maternité se développe, l'hygiène a progressé et, outre les filles enceintes de la ville, la Charité reçoit toutes les autres femmes en couche, mariées ou non, domiciliées dans le département du Rhône ainsi que les malades relevant du service de gynécologie.


6/   Les filles publiques ou repenties.

Toutes filles de joie ayant accouché à l'Hôtel-Dieu ou traitées du "mal vénérien" seront retirées à la Charité "pour éviter qu'elles ne récidivent et n'offensent Dieu"  (3/01/1639).
Les filles repenties sont aussi admises à la Charité moyennant pension.


7/   Les pensionnaires payants.

Jusqu'en 1687 la Charité accueille les veufs ou veuves âgées qui, pour être logés vêtus et entretenus leur vie durant, faisaient abandon de tous leurs biens à l'établissement.

La Charité accueille aussi au XVIII° siècle des hôtes de passage dans des chambres payantes, ceci pour pallier la faiblesse des finances de l'institution.


8/   Les "enfants vicieux".

Ces enfants difficiles sont confiés temporairement par leurs parents à la Charité pour les punir et les amender. Ils sont alors enfermés dans des cachots au pain et à l'eau… La Charité faisait alors office de ce qu'on appellera plus tard les "maisons de redressement".


9/   Les prisonniers.

Malgré l'opposition des recteurs des prisonniers furent envoyés par le pouvoir royal, un temps, à l'hospice afin de purger leur peine.

10/  Les militaires.

La Charité accueillera les blessés des guerres de l'Empire , de 1870-1871 et de 1914-1918, mais aussi les soldats malades ou blessés au cours d'insurrections.
A noter qu'en 1832, tout près de la Charité, les bâtiment de l'ancienne douane (ancien hôtel de Fermiers Généraux) avait déjà été transformé en hôpital militaire, l'hôpital Desgenettes, qui sera transféré entre 1838
et 1946 boulevard Pinel (Ce détail était, bien sûr, à l'intention de mon Colonel ! ;-) )
 

6 - Les Assistés par distributions de secours.

En plus de tous les assistés par hospitalisations que nous venons de voir, il y avait les assistés par distributions de secours que nous allons énumérer .
Il y avait là 7 sortes d'assistances assurées par l'Aumône :

1/  Distribution de pain et d'argent aux indigents de la ville, c'était là pour eux des ressources d'appoint.
Ce fût souvent des secours aux canuts lors des périodes de chômage dues aux caprices de la mode, des guerres et des évènements politiques comme les deuils de la cour qui entraînaient une baisse des commandes.


Il y avait 5 lieux de distributions :
- La Chanal
- La place St Georges
- L'hôpital Ste Catherine
- Le couvent St Bonaventure
- Le couvent des Jacobins qui sera par la suite remplacé par la Charité.

2/  Distribution régulière de pain et de linge aux prisonniers des prisons St Jean (qui, avant la Révolution était prison d' Eglise) et prison de Roanne (prison civile).

3/  Des aumônes secrètes réservées à certains personnages dans la gêne, souvent les anciens du personnel de l'Aumône comme nous l'avons vu.

4/  Les passades.
Il s'agit de la remise d'un secours aux pauvres passants et étrangers.

5/  La dotation des filles pauvres.
C'est la fondation Eugène MAZARD, chapelier qui lègue sa maison et 40.000 livres à la Charité pour assurer une dot de 150 livres à chacune des bénéficiaires.

6/  Le secours aux noyés.
Cette institution de sauvetage, la première du genre à Lyon, est organisée à la Charité en 1774.
"Le Consulat se propose de former à Lyon pour les noyés le même établissement qui fit tant l'honneur ou zèle de MM. Les prévôts des Marchands et échevins de Paris et qui, porté dans quelques provinces y
a tant de succès. Cet établissement  consiste : 1° en une boîte qui renferme des préparations simples et bien combinées; 2° dans la promptitude, la précision et l'intelligence avec lesquelles les secours
sont administrés".
Le 10 juin 1774 M. Prost de la Roya, ancien Recteur de la Charité, demande aux administrateurs d'établir cette ouvre dans leur hôpital.

7/  La contribution à la Maison des Recluses.
Il s'agit d'une maison de force fondée en 1630, sise à Bellecour et tenue pas les religieuses de St Joseph du Puy pour enfermer les femmes et filles de mauvaise vie. Nous en avons déjà beaucoup parlé sur cette
liste.
Cette contribution a été décidée par le traité du 6 octobre 1702.

Cette grande liste d'assistés, qui se termine enfin, montre assez l'importance de l'Aumône Générale dont la plupart des services avaient été rassemblés dans l'Hôpital de la Charité.
 

7 - Le personnel de la Charité.

Qui s'occupaient de tous les assistés que nous avons énumérés à la Charité ?

Nous avons vu qu'à l'instar du grand Hôpital du Pont du Rhône, des Recteurs avaient été nommés et qu'ils faisaient beaucoup de choses… et, que par la suite, il y avait eu les administrateurs…
Il faut aussi remarquer que la Charité ouvrait ses portes à des gens qui, pour le plus grand nombre, étaient valides, qu'il s'agisse des enfants au-dessus de 7 ans, des indigents, des futures mères ou de la plupart des vieillards,  aussi il n'y avait pas besoin d'un nombre considérable de personnels subalterne, les pensionnaires participant aux diverses tâches…

Sous la direction des Recteurs, un personnel administratif et hospitalier assez restreint, assure donc le bon fonctionnement des divers départements de la maison.

Dans le personnel masculin, nous comptons au début :
Un secrétaire de livre,
Un solliciteur qui s'occupait de la poursuite des procès et du recouvrement des revenus,
Un aumônier,
Quatre bedeaux qui exerçaient la police intérieure et extérieure et servaient de commissionnaires,
Un meunier,
Un boulanger,
Un maître d'école.

Dans le personnel féminin il n'y a au début qu'une seule maîtresse d'école à Ste Catherine…
En 1681 nous comptons 19 personnes :
Plusieurs maîtresses pour les Catherines et les Thérèses,
deux tavernières,
deux sommelières,
une maîtresse de cuisine,
une maîtresse du linge,
une maîtresse des "cabanes" (lieux où étaient isolés les suspects de maladies contagieuses).

Bien sûr ce personnel, recruté principalement parmi les assistés, s'accroîtra au fur et à mesure du développement de l'établissement… et, à la fin du XVII° siècle apparaîtront, à la Charité, les sœurs des
hospices, puis, moins nombreux, les frères des hospices au début du XVIII°.

Les sœurs étaient d'abord apparues à l'Hôtel Dieu. Avant 1478, ce ne sont guère que des servantes qui sont louées pour le service des malades… Ensuite, on eu recours un temps aux filles repenties qui seront remplacées par des orphelines, des veuves ou des filles adoptées par l'Aumône Générale : ainsi se créent les sœurs hospitalières…
Toute jeune fille désirant se consacrer au service des malades doit subir une sorte de stage pendant lequel sa santé et son zèle sont mis à l'épreuve. De 18 mois au début ce stage atteignit 6 puis 10 ans.
Pendant ce stage les sœurs sont dites "prétendantes".
Puis vient le jour où la sœur reçoit, avec la croix d'argent, le titre de "sœur croisée".
De 5 ou 6 sœurs croisées au début, on en compte, à l'Hôtel Dieu, une quarantaine à la fin du XVII° siècle  et environ 90 à la fin du XVIII°…
En 1699, six sœurs hospitalières  furent envoyées de l'Hôtel Dieu à la Charité. En  1705 la Charité comptera 18 sœurs et en 1783, une trentaine…

Les Frères, quant à eux furent toujours moins nombreux. Leur nombre ne dépassa pas la vingtaine. Ils occupaient des postes de confiance :
Assistants de chirurgie, surveillants des ateliers, économes et commis de comptabilité. Ils disparurent avant les sœurs qui maintenant, pour les survivantes, sont réunies dans une maison de retraite…
Mais je garde le souvenir de certaines de ces soeurs, cheftaines de service, qui étaient vraiment des "maîtresses femmes" faites de dévouement, de compétence mais aussi d'autorité…

Si on ne peut concevoir un hôpital sans médecin ni chirurgiens… Il faut maintenant en dire un mot.
Au début de l'Aumône, le service de santé fut des plus rudimentaires.
Avant la construction de l'hôpital (1633) les soins aux enfants de la Chanal et de Sainte Catherine furent assurés, assez mal, par le médecin et le barbier chirurgien de l'Hôtel-Dieu. En 1551 les recteurs préfèrent avoir recours à un médecin de la ville et ne conservent que le barbier-chirurgien chargé d'assurer, moyennant dix livres par an, deux visites par semaine.
Après l'ouverture de l'Hôpital de la Charité le service de santé s'organise. Il se compose d'un médecin effectuant deux puis trois visites par semaine et d'un chirurgien à demeure.
 

Quelques noms de médecins :
Au XVII° : Claude PONS (1631), André FALCONNET (1642),
Au XVIII° : Guillaume REY (1727), RAST (1740), RAST de MAUPAS 1765, BRAC (1774)…
Le chirurgien, quant à lui, était au début plus un barbier que toute autre chose…
LEMP (1622-1628) qui mourut de la peste, victime de son devoir, fut le premier véritable chirurgien de l'hôpital.
Les Maîtres en chirurgie les plus connus furent, au XVIII° : FLURANT, MERLIN, Claude CHAMPEAUX, Louis-Joseph GRANDCHAMP…
En 1788 Aimé MARTIN (dit l'Aîné) est nommé chirurgien-major, son frère Pierre Etienne le remplace en 1796 et introduit la "vaccine" à la Charité.
Les médecins et les chirurgiens étaient secondés par des apprentis, des jeunes gens désireux de s'initier au métier de chirurgien.
En 1739 est institué le concours pour le recrutement des garçons chirurgiens. Le règlement de 1742 prescrit qu'ils feront les pansements sous la surveillance du chirurgien-major et réserve au dernier reçu l'administration des lavements et le nettoyage de la boutique de chirurgie…

Les bienfaiteurs.

Avant de refermer cette évocation de l'hôpital de la charité, il nous reste à répondre à cette question : Mais qui faisaient face aux dépenses de cette institution, par qui était-elle "subventionnée" et quel en était le "financement" comme l'on dirait aujourd'hui ?

Nous avons vu que dès le début  que le  système reposait  sur l'organisation de la quête et des dons, nous avons vu que les Recteurs payaient non seulement de leurs personnes mais aussi de leurs biens au point que certains s'en trouvaient ruinés : Ce n'est pas pour rien que l'institution qui fit des merveilles pendant plusieurs siècles s'appela l' Aumône Générale et la Charité !

Au XVII° et au XVIII° siècles, il était devenu de tradition, dans les grandes familles lyonnaises, de ne pas quitter ce monde sans faire un legs aux hôpitaux. Ainsi en 1624 l'hôpital de la Charité possède une vingtaine de maisons ou domaines, en 1725 il en compte environ 75 et en 1742 une centaine.
Le domaine le plus important échu par héritage fut la baronnie de Saint Trivier avec ses dépendances  de Chavagneux et de Chambost, parvenu en 1656 de la succession de Jacques MOYRON qui avait testé en faveur de la Charité en 1651. Ainsi la charité devint Dame de Saint Trivier et la couronne de Baron pouvait figurer dans les armes de l'institution.
En 1797, la Charité possédait  le domaine de Bouillon au faubourg de la Croix-Rousse, les châteaux Giraud à Oullins et à Saint Genis Laval (le Perron), un petit domaine à Cessieu, le domaine de Selette à Irigny, des maisons situées rue de la Charité et rue Saint Hélène, la boucherie des Terreaux et les terrains qui furent vendus plus tard à la Compagnie Perrache, elle était aussi propriétaire de l'hôtel de Provence situé près de la place de la Charité et des bâtiments où fut installée plus tard la Nouvelle Douane qui devait devenir l'hôpital Desgenettes.

Mais si Lyon avait reçu le titre de ville des aumônes et de ville de la Charité, titre qu'elle n'a jamais démenti, rien ne fut facile pour autant et les livres que je signalais au début, mentionnent  à de nombreuses reprises les difficultés économiques de l'oeuvre.
Il a fallu inventer les ateliers de travail, rentabiliser les biens immeubles, surveiller les rentrées d'agent par les perceptions de l' Octroi et le droit de péage pour emprunter les ponts d'Ainay ou de Serin (ces ponts construits par les Recteurs rapporteront 16.103 livres par an).

 

Bibliographie

Après avoir lu ou relu les trois livres suivants :


- Les lieux disparus de Lyon, de Daniel BIDEAU (Editions Lyonnaises d'Art et d'Histoire 1993),
- Les Hospices Civils de Lyon 542-1952, de Mathieu VARILLE, Marcel COLLY, Jean RODERY, Jean ROUSSET,N Raymond RIZARD  (Audin 1953),
- Histoire de l'Hôpital de la Charité de Lyon,   de CROZE, COLLY, CARLE, TRILLAT, DELEAGE  (LYON 1934),
 

Où obtenir des Informations

 

Des registres sont conservés au AM de Lyon et les dossiers sont dans les archives des HCL (Hospices Civils de Lyon). Toutes les époques ne sont pas représentées et en particulier les registres de baptêmes ne commencent qu'en 1783, mais il existe une table des baptêmes de 1770 à 1791 (cote 1GGG703,microfilm 2 Mi09-320)

 

Voici l'adresse des archives pour des recherches dans les fonds de la Charité du Rhône.

 

SERVICE CENTRAL DES ARCHIVES DES HOSPICES CIVILS DE LYON

23 rue Roger Radisson

69005 LYON
 

Télécopie : 04.72.38.18.80

 

Puis vous pouvez obtenir quelques renseignements sur la fiche de placement (uniquement pour les enfants placés par l'hôpital de la Charité).

 

HOTEL DU DEPARTEMENT

Service ENFANCE et FAMILLE

15 rue Servient

69483 LYON Cedex 03

 

infos du 3 janvier 2006

"Pour tous ceux qui ont des recherches à faire aux Hospices Civils de Lyon pour les enfants de la Charité et de l'Hôtel Dieu.
J'arrive des archives susdites. En voici les dernières nouvelles."

Ce bâtiment des Hospices Civiles de Lyon est appelé à fermer fin 2007.
A cette instant nul ne sait où vont aller les archives détenus dans ce bâtiment.
C'est à dire, pour ce qui nous intéresse directement,  les registres d'enfants trouvés, de baptêmes, de placements, de visites, etc. de la Charité, de l'Hôtel Dieu.
Plus d'autres archives inestimables de ces mêmes Hospices.
Ces archives concernent plus particulièrement les généalogistes des départements de l'Ain, l'Isère, la Loire principaux lieu de placements des enfants.
Le personnel de la salle de lecture et leur collègue sont à partir du 30 janvier, reclassés dans divers services des hôpitaux des H.C.L.
Donc, à partir du 30 janvier 2006, pour avoir accès aux archives, il faudra téléphoner (04  72 38 18 61 ou 04 72 38 18 77) avant de leur rendre visite. Ceci afin que l'archiviste restant en poste puisse être présent pour vous ouvrir l'imposante  porte du bâtiment....
Je conseille à tous ceux et celles qui ont des recherches à les faire rapidement, tant qu'il y a du personnel sympa, accueillant et compétant en salle.
Après ......?????? mystère ! ! !

Voilà les dernières nouvelles. Je vous tiendrais au courant de la suite des événements