Louis MANDRIN

surnommé le Robin des Bois de cette époque

(1724-1755)

Né en 1724 à Saint Etienne de Saint Geoirs, près de Romans, en Isère (Dauphiné) fils d’un maréchal-ferrant qui le laisse, à sa mort en 1742, chef d’une famille de neuf enfants.

Inapte à développer l'entreprise familiale, il signe en 1748 un contrat avec les collecteurs de taxes de la Ferme générale en vue de ravitailler l'armée française qui guerroie en Italie.

À la fin de sa mission, ayant perdu la plupart de ses 97 mulets dans la traversée des Alpes, ne voilà-t-il pas que la Ferme générale refuse de le payer !

Devenu hors-la-loi, il prend la tête d'une bande de contrebandiers et déclare la guerre à la Ferme générale, non sans afficher son dévouement au roi !

Louis Mandrin est compromis dans une rixe en 1753 et condamné à être roué vif  ; un de ses frères est pendu comme faux-monnayeur. Louis s'échappe et devient contrebandier, il se réfugie dans l’illégalité, s’enrôle dans une bande dont il devient bientôt le chef en 1754,  en l'espace d'une année, il organise en tout et pour tout six «campagnes» rapides et bien ordonnées en Franche-Comté, en Bourgogne, en Auvergne, en Forez, Velay et Rouergue.

Mandrin, qui a la fibre militaire, organise ses troupes comme une armée, avec solde, grades et discipline.


Mandrin groupe jusqu’à trois cents hommes : Savoyards et Français, soldats déserteurs, artisans, pauvres gens... Ils pratiquent la contrebande entre les cantons alémaniques, le Valais, Genève d’une part, la Savoie et la France d’autre part. Ils transportent en fraude vers la France cuirs, peaux, grains, fourrages, de la poudre et du plomb, du tabac, des toiles peintes, des mousselines, des indiennes. Les bandes vendent leurs marchandises à très bas prix, à partir de dépôts, en bordure du Rhône, dans les foires et des villes brusquement investies. Ses dépôts d’armes se trouvaient en Savoie.

La contrebande connaît alors son maximum d’extension.

Ils y libèrent les prisonniers, dépensent largement ; ils disposent de relais et de la complicité populaire, voire générale, pour le tabac.

Il est décrit comme étant un homme au regard hardi, ayant la répartie vive, les passions fougueuses et un sang froid imperturbable. Il prenait les femmes qu'il désirait, il tuait les hommes qui le mettaient en colère.

Le régiment de chasseurs du capitaine Jean-Chrétien Fischer intervient précisément lorsque Mandrin lance sa sixième campagne, à Autun et Beaune, le 19 décembre 1754.

Les contrebandiers sont pris en chasse alors qu'ils quittent Autun. C'est le massacre. Mais Mandrin arrive in extremis à s'enfuir en Savoie.

Le capitaine des troupes de la Ferme générale, Alexis de la Morlière, déguise 500 de ses hommes en paysans et les fait pénétrer en toute illégalité sur le territoire du duché.

Mandrin fut arrêté au château de Rochefort, près de Novalaise, par la troupe française (6 000 hommes des mercenaires à la solde des fermiers de l'impôt) le 11 mai 1755. On dit qu'il fut arrêté suite à la trahison de sa maîtresse.

Indigné par la violation de son territoire, le duc Charles-Emmanuel III de Savoie demande à son neveu Louis XV la restitution du prisonnier.

Comme le roi de France s'apprête à lui céder, la Ferme générale accélère les formalités de jugement de son ennemi juré. La condamnation tombe le 24 mai 1755 et elle est exécutée deux jours plus tard.

À l’issue de son procès (par un tribunal installé par les Fermiers généraux en 1733)  le contrebandier Louis Mandrin (30 ans) est roué vif à Valence (Dauphiné), le 26 mai 1755 . Le condamné subit d'abord la torture des brodequins : ses jambes sont écrasées entre deux planches en vue de lui faire avouer le nom de ses complices (liste des 76 hommes étant reconnus comme ayant fait parti de la bande à Mandrin )

Puis il est conduit à l'échafaud, sur la place du Présidial. Le bourreau brise ses membres à coups de barre. Puis il expose le condamné face au ciel sur une roue de carrosse.

Le fier contrebandier supporte le supplice sans mot dire. Au bout de huit minutes, le bourreau l'étrangle à la demande de l'évêque, touché par son repentir, mettant ainsi fin à ses souffrances.

Plusieurs milliers de personnes assistent à la scène. Très vite va se répandre la légende du bandit magnanime puni pour avoir volé les collecteurs d'impôts.

Après ces incidents, les Savoyards obtinrent la suppression des têtes de pont françaises sur la rive gauche du Rhône en 1760. La brève épopée de Mandrin jouit encore d’une auréole en Dauphiné comme en Savoie. Après lui, l’action des contrebandiers fut plus dispersée, plus agressive et plus meurtrière.

Chansons, La complainte de Mandrin et légendes perpétueront le souvenir de ses aventures.

     

Son physique :

Yeux clairs,
visage aux traits énergiques, hâlé,
boucles blondes lui tombant sur la nuque.

Son costume :

Grand chapeau de feutre noir dont la visière antérieure est rabattue,
un foulard rouge au cou,
gilet de panne rouge,
habit de pinsbeck gris, aux boutons de cuivre brillant,
une culotte de peau,
des guêtres noires,
des souliers aux boucles d'argent,
ceinture de soie verte et rouge.

Ses armes :

2 pistolets,
1 épée en verrouil,
carabine à deux coups, baïonnette au canon.

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